Savoir choisir un restaurant

L’art de savoir choisir un (bon) restaurant ! Une idée restée en tache de fond dans mon esprit pendant plusieurs années à force de voir les gens payer leurs plats (souvent industriels et/ou surgelés) trop chers dans des restaurants de piètre qualité. En parcourant les pages d’un site que j’affectionne particulièrement, je suis tombé sur cet article et j’ai définitivement laissé tombé l’idée d’en écrire un moi-même. Son auteur mettant, avec justesse, des mots sur mes réflexions personnelles et ayant gentiment accepté que je le reprenne ici. Parce qu’un bon plat ne se résume pas à une entrecôte-frites suivie d’une coupe Danemark, pour qu’il vous reste juste assez d’énergie pour vous traîner jusqu’à votre voiture. Parce qu’un bon restaurant ne se résume pas à celui qui se trouve « en bas de chez vous », sous prétexte que « c’est plus pratique », je vous invite à reprendre les bases pour avoir, d’ici quelques semaines, au moins 5 bonnes adresses où aller manger dans votre ville. Pour un homme digne de ce nom, c’est un minimum.

Simon

photo de couverture : les cèpes fraîchement ramassés qui s’apprêtent à épouser des tagliatelles fraîches pour y vivre heureux l’espace d’un instant avant dégustation, voir photo suivante –

Où il sera question de ce savoir faire éminemment masculin consistant à savoir choisir un restaurant, sans autre indication que son propre goût et son propre jugement.Dans la même série, Masculin Singulier proposera  bientôt un dossier l’art de savoir choisir un vin, car à cette question aussi, pas évident d’obtenir des réponses claires, même (et surtout) en France!

Choisir un bon restaurant : les pâtes

Tagliatelle ai Funghi porcini, Hostaria Romana, Via del Boccaccio, 1, Roma

L’idée de cet article sur les choix des restaurants m’est venue à Rome il y a (au moins) 3 ou 4 ans et manifestement elle devait avoir disparu au fond de mon sac de voyage, entre la bouteille d’huile d’olive et un morceau d’excellent parmesan. Comment en est-elle ressortie ? Probablement en entendant dire autour de moi (et pas qu’une fois – trois, même, pour être précis) qu’on y mangeait mal, dans la ville éternelle.

J’ai bien cru à une farce, mais non, trois personnes différentes m’ont soutenu, depuis le début de l’année, qu’elles s’étaient faites voler dans des pièges à touristes, à manger des pizzas carrées et des raviolis ronds, le tout arrosé de sauce tomate industrielle tirée d’un bocal bien cylindrique en plastique. Il n’en fallait pas plus, direction mon vieux sac de voyage et cette idée restée pour l’instant lettre morte : que l’on soit seul, bien ou mal accompagné, comment reconnaître un bon restaurant ?

Préambule : habitudes alimentaires, ou pourquoi les gens n’ont-ils pas/plus de goût

Une des premières phrases de Nietzsche à m’avoir marquées est l’une des nombreuses qu’il ait écrites au sujet du suicide. Non, pas celle disant qu’il « aide à passer bien des mauvaises nuits », mais l’autre (de mémoire):

Si jamais vous rencontrez quelqu’un sur le point de se jeter d’un pont, offrez-lui de différer son projet de 2h et courez réserver la meilleure table de la ville. Un homme repus est généralement un homme (momentanément) apaisé.

Fourchette en main, il y a trois catégories de personnes :

  1. Celles qui mangent pour se distendre la panse et s’offrir quelques heures le luxe d’une sensation de lourdeur qu’ils apprécient parce qu’elle les anesthésie du monde extérieur, comme s’ils étaient légèrement ivres. Leurs mots-clés sont la quantité et la consistance, il leur faut « du lourd ». Peu importe l’origine, la provenance ou le goût réel des aliments, sur lequel priment généralement celui du sucre, du gras et du lait.
  2. Celles qui mangent par habitude, sans y penser, toujours plus ou moins la même chose. Chose qui ressemble fortement à ce que leur préparait leur maman quand ils étaient enfants. Leurs mots-clés : « au moins on sait où on va »
  3. Celles qui n’aiment pas, justement, « savoir où on va », préférant de loin « savoir d’où viennent les produits« . Ils ont eu l’opportunité de remarquer qu’un fruit et un légume ont meilleur goût avant d’avoir pris l’avion qu’après – sans doute parce qu’ils sont cueillis plus tard, et qu’ils ont donc le temps de murir au lieu de pourrir – et sourient intérieurement de plaisir lorsque le serveur leur dit que les olives viennent du village voisin, les aubergines du champ que l’on aperçoit au fond à flanc de colline, et l’agneau du père TrucMuche, qui les nourrit d’herbe fraîche et d’air pur comme le veut la nature, pas de graines concassées de poisson pourri comme le veut Danone et Cie. Ces personnes sont celles-là même qui mangent des huîtres à Galway, du jambon en Espagne, du poisson en Grèce, la pasta en Italie et des pâtisseries à Paris. Oui, elles passent pour d’insupportables snobs en écrivant cela. Mais de toutes façons elles s’en foutent, puisque qu’elles ont remarqué qu’elles passeront pour d’insupportables snobs quoiqu’elles écrivent. Or écrire ce qu’on pense quand on en a les moyens est un besoin qu’il est malsain de réprimer, contrairement à celui de continuer de les lire lorsqu’on ne les apprécie pas. Certains devraient s’interroger sur le sens de la dernière partie de cette phrase, enfin je dis ça en passant, donc je ne dis rien.

Bref, vous l’aurez compris, cet article s’adresse à la troisième catégorie, un peu à la deuxième en essayant de leur faire passer la troisième (note à moi-même : arrêter avec les analogies à la conduite), quant à la première on ne peut malheureusement pas faire grand chose pour eux : où qu’on les emmène ils finissent toujours par vous regarder avec l’oeil assassin de celui qu’on fait mourir de faim.

Lire la suite de l’article sur masculinsingulier

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *