Lancé en 2014 en Grande-Bretagne, le défi Veganuary n’est de prime abord pas sorcier puisqu’il s’agit simplement d’adopter une alimentation 100% végétale pendant un mois. Mais se passer de tout ­produit d’origine animale est-il pertinent et, le cas échéant, à quoi faut-il faire attention? Le point avec Simon Besse, diététicien-nutritionniste à Monthey.

 

Utile à la réflexion

Pour Simon Besse, se lancer «tête baissée dans un régime végétalien strict pendant un mois sans connaissance nutritionnelle ni avoir un certain temps à investir dans la découverte et la réalisation de nouvelles recettes» n’est a priori pas la meilleure des idées. Car même si on ne met pas sa santé «à risque» sur une période aussi courte, c’est, dit-il, le meilleur moyen de finir découragé, ne serait-ce que pour des raisons gustatives. En revanche, relève-t-il, ce mois «test» est utile pour repenser globalement son alimentation, la diversifier, manger moins souvent de la viande mais la choisir de bonne qualité, et profiter que le sujet soit médiatisé pour approfondir ses connaissances et découvrir des menus qui mettent l’accent sur le végétal. Bref d’envisager d’autres manières de consommer et de s’alimenter.

Des écueils «pratiques»

Sans même parler du possible manque de soutien de son entourage, qui peut clairement devenir un frein, il faut savoir qu’il y a peu de choix végétaliens en dehors des grands centres urbains, indique le diététicien. En clair, que ce soit au restaurant, à l’emporter ou en grandes surfaces, l’offre est souvent très limitée dans les régions rurales. Ce qui conduit souvent les végétaliens à ne pas manger équilibré lorsqu’ils ne sont pas chez eux – un fait tout sauf anodin sachant qu’en Suisse une grosse partie des dépenses liées à l’alimentation concernent des repas pris hors du domicile.

Par ailleurs, souligne Simon Besse, «en plus de bonnes connaissances nutritionnelles, la cuisine végétalienne demande un investissement en temps et des efforts culinaires importants. En clair: notre premier burger 100% végétal ne va non seulement pas se réaliser en un claquement de doigts mais, pire, risque de ne pas être à la hauteur de nos attentes.» Pour le coup, la tentation de se tourner vers des produits prépréparés et donc plus «pratiques» sera grande… alors que ces substituts de viande tout prêts sont le plus souvent «à mettre dans la catégorie des aliments ultratransformés et donc peu recommandables» (lire encadré).

Un régime adapté à tout le monde?

Oui mais…! Pour différentes raisons physiologiques, les enfants de moins de 3 ans ainsi que les femmes enceintes ou allaitantes et dans une moindre mesure les personnes âgées et les adolescents ont des besoins spécifiques, si bien que Simon Besse se montrerait «très prudent dans le fait de leur faire suivre un régime exclusivement végétalien». Il précise:

«Si elles y tiennent, je les encourage à trouver un ou une diététicienne pour leur donner les outils nécessaires pour éviter le plus possible des complications en lien avec leur manière de manger.»

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